Opinion

Les droits de l’homme et la Bible: l’esclavage n’est pas chrétien !


Pendant plus de quatre (4) siècles, les nations dites chrétiennes d’Europe ont pratiqué au nom du christianisme l’esclavage contre les peuples noirs d’Afrique dans le but d’assouvir leurs ambitions expansionnistes, dominatrices et exploitatrices. L’église a longtemps soutenu cette pratique en s’inspirant de la Bible comme quoi Dieu en serait favorable.

Pour beaucoup des sympathisants de la violence, de l’abêtissement des hommes pour arriver à leurs fins, la question des droits de l’homme n’est pas biblique et serait d’origine libérale ou libertaire véhiculée pendant les révolutions française, anglaise ou américaine. Ils avancent l’idée selon laquelle la Bible n’a jamais clairement interdit ou abolit l’esclavage. Ceux-ci sont confortés par certains passages de la Bible qui parlent de domination des enfants d’Israël sur d’autres peuples. Ils font un lien direct entre le peuple de Dieu et les chrétiens qui sont désormais par l’acceptation de l’évangile des enfants par adoption de Dieu ; donc bénéficiant de tous les privilèges qu’avaient les Israélites comme énumérés dans l’Ancien Testament surtout dans le livre de Deutéronome. Ils sont de ce fait confortés par le livre de Lévitique 25 : 44 et 45 où on lit ceci : « c’est des nations qui vous entourent que tu prendras ton esclave et ta servante qui t’appartiendront, c’est d’elles que vous achèterez l’esclave et la servante. » Donc, a priori Dieu reconnaît légitime l’esclavage et par ailleurs, le chrétien est en droit d’assujettir toutes les nations qui ne connaissent et n’adorent pas Dieu qu’ils désignent sous le vocable de nations païennes. Pour eux, Dieu n’a jamais été contre ou même interdit l’esclavage.

Mais, cela reste une attitude sournoise ou cynique dans la mesure où Dieu impose une limite à l’esclavage. Dans le livre d’Exode 21, il y a tout une panoplie de droits qui sont reconnus par Dieu et prescrits pour le respect de la vie et de l’intégrité physique et morale de l’esclave. Mais dans la pratique, les Noirs esclaves ont été déshumanisés, réduits à la condition du bétail et appelés du « bétail humain ». Les atrocités, exactions, violences, exécutions sommaires, l’arbitraire subis pendant tous ces siècles, expriment mieux le caractère sauvage et anti-chrétien de ces soi-disant chrétiens. Le bétail animal était mieux traité, et plus valorisé que le Noir. Ces faux chrétiens avaient effacé volontairement certains passages de la Bible de leur conscience pour faire ce qu’ils avaient préconisé.

Il y a aussi des positions conciliatrices qui reconnaissent au maître et à l’esclave tant des droits que des devoirs de l’un à l’égard de l’autre. C’est ce que résume le rabbin Phillipe Haddad de la synagogue Copernic de Paris qui dit ceci : « la Bible n’abolit pas l’esclavage, mais elle humanise la relation du maître à l’esclave. Contrairement à la loi qui régit le reste du monde antique, où le maître a des droits et l’esclave des devoirs, la Bible donne des droits à l’esclave. »

Cependant cette affirmation suscite des interrogations au regard des principes humanistes du christianisme que défend l’évangile et les enseignements de Jésus-Christ et des apôtres. Dans Galates 3 verset 28, il est écrit : « il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, ni homme ni femme ; car vous êtes un en Jésus-Christ. » C’est de ce passage que ces défenseurs chrétiens de l’esclavage et des massacres de peuples qu’il a engendré, devraient s’inspirer dans leurs fausses missions. Qui plus est, l’apôtre Paul n’a-t-il pas lui-même plaidé pour le sort d’Onésime auprès de son maître Philémon ?

Aujourd’hui, la problématique des droits de l’homme est devenue un élément important de promotion de la liberté de culte et ne serait plus un sujet très important pour le monde chrétien. Cependant la montée du radicalisme et la nouvelle donne que veut imposer le nouvel ordre mondial doivent mettre en garde les chrétiens qui bientôt perdront cette liberté au nom de la sécurité mondial.

 

Newokafu Awlo

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